Pierre Palmade a été mis en examen pour blessures et homicide involontaires, derrière quoi le procureur de la République, encouragé par le tribunal populaire, a-t-il requis sa détention provisoire.
Après l’élan de courage bienfondé du juge des libertés et de la détention de Melun, la honteuse décision de placement en détention provisoire sollicitée par le parquet est confirmée, sans grande surprise, par la chambre de l’instruction de Paris.
Quel que soit le poids des charges retenues contre Pierre Palmade et avant même tout débat sur le ou les verrous susceptibles de fonder le recours à la détention provisoire, l’article 144 du code de procédure pénale pose pour grille d’appréciation de ces verrous les seuls « éléments précis et circonstanciés résultant de la procédure », mais il semble que le profil de l’intéressé en ait élargi le périmètre car rien ne faisait obstacle à un contrôle judiciaire assorti des obligations qui s’imposent de toute évidence.
Cette justice échappe aux mains de ses dispensateurs pour glisser dangereusement entre celles de l’opinion publique.
À quand un retour à la pratique d’un droit aseptisé de considérations médiatiques étrangères aux débats ?
Je fustige régulièrement le travers de la hitojichi shiho, soit la justice dite « de l’otage », de source populaire commune, qui gouverne la procédure pénale nippone.
Je n’ai aucune envie de déplorer son importation dans notre système judiciaire.